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Pollution sonore : Et si on se saisissait de ce problème ?


José Fanchi le Jeudi 28 Juin 2018 à 16:57

Les amateurs de « deux roues » se sentiraient-ils pousser des ailes ? C’est fort possible si on leur accorde quelque regard sur la route et sur les trottoirs. A moins qu’il ne s’agisse d’une recherche de liberté par rapport au pauvre lambda qui se morfond dans sa voiture à attendre une hypothétique avancée de la file. Une chose est certaine, le genre nouveau « deux roues » peut facilement se classer en deux catégories bien distinctes, à savoir 



Pollution sonore : Et si on se saisissait de ce problème ?
Une chose est certaine, le genre nouveau « deux roues »  peut facilement se classer en deux catégories bien distinctes, à savoir


   Les cyclistes d’abord, et les propriétaires de trottinettes qui empruntent le trottoir à longueur de journée, qui slaloment entre les chaises des établissements, les poussettes  et les gens qui font leurs affaires. Ils respectent ce qu’ils ont envie de respecter. Pour le reste, pas même une réponse à l’hypothétique  interpellation. Un regard, sans plus. Et mauvais de surcroit. A croire qu’il s’agisse d’intouchables, comme les bœufs sacrés en Inde…Une race à part sans doute, dont on doit supporter la présence. Même les touristes s’y mettent, ceux notamment qui débarquent par flopée des bateaux de croisière et qui prennent les trottoirs d’Ajaccio pour des pistes cyclables. Ava basta !


Et il y a les autres : les casqués, les seigneurs de l’accélération et les barons de la nuit qui sillonnent la ville dans tous les sens et dans toutes les positions à la recherche de sensations…Ou de vibrations, qui sait, (ou les deux) en tout cas de celles qui leur donnent le sentiment d’appartenir à un autre monde. Avec le bruit à l’appui !



Silence, on sensibilise...
Il y a vraiment des coups de pieds au c… qui se perdent. Ils aiment cela, ils ont cette sensation qui doit, sans doute, les rendre invulnérables. En fait, ils n’ont pas tort dans la mesure où personne ne dit mot, personne ne se plaint, personne n’intervient. Les autorités ? Existe-t-il encore des campagnes contre le bruit ? De celle qui nous ont été servies des années durant pour quelques décibels de plus ? Des décennies de tranquillité !

Le bruit, le vacarme nocturne, ce n’est pas leur problème. Ils sont très forts et ont beaucoup de constance. Et nous, on supporte. On s’interroge, on se pose les questions les plus élémentaires à savoir pourquoi le bruit est autorisé jusqu’à la limite du pas possible ? Tout le monde se tait. Jusqu’au jour où le pauvre lambda dont nous parlions au début pètera un câble et se défoulera. Dès lors, les choses changeront peut être, mais à quel prix ? Les exemples ne manquent malheureusement  pas dans l’hexagone.

Mais où sont passés les préfets d’antan qui mobilisaient toutes les forces de police pour endiguer ce fait social qui met les nerfs des riverains à vif ? Où sont passées ces campagnes anti bruit qui portaient leurs fruits et redonnaient un peu de sens à la vie d’une localité afin qu’elle retrouve sa quiétude ?

De tout cela on en parle peu. Et c’est regrettable car l’avenir d’Ajaccio, entre les pollutions atmosphériques de nos « chers » bateaux, de notre « cher » Vazziu et le reste, c'est-à-dire la pollution sonore, nous promet une « campagne » de cancers pour les années à venir.
U troppu stroppia !


Mettre un terme à ce tapage…
Interrogée sur ce récurrent dossier du bruit, la nouvelle préfète de la Corse, Josiane Chevalier, ne cache pas qu’une bonne campagne de sensibilisation apporterait, qui sait, son lot de consolation. Présente sur l’opération menée l'autre jour à Ajaccio à propos de la réglementation sur le port de gants sur les « deux roues » - obligatoire depuis le 20 novembre 2016- elle a pu se rendre compte qu’Ajaccio est une ville hyper bruyante :
« La prévention, comme nous la faisons aujourd’hui, est une priorité très forte qui est inscrite dans notre plan de sécurité au quotidien. Nous venons d’entamer une série d’actions qui en appellera certainement d’autres. Des opérations de sécurité routières seront mises en place à la sortie des bateaux, en ville et sur la route. »

Voilà plusieurs années (voire décennies) que des campagnes contre le bruit n’ont pas été menées en Corse. Etes-vous sensible à cette pollution sonore ?
« Je pense que c’est une excellente idée qui mérite réflexion. Il faut lutter contre toutes les formes de pollution et le bruit en est une. Je sais que les gens sont excédés par le bruit, surtout la nuit, par des grosses et petites cylindrées. Cela fera partie de nos préoccupations dans les semaines et les mois à venir. C’est très désagréable. Je parle souvent de mon attachement à la tranquillité publique et nous seront effectivement attentifs à toutes ces nuisances. Je donnerai des consignes en ce sens… »

J. F.